Tutoriel : comment réaliser une correction thermique chaux-chanvre ?

crédit image : REBAt Bio

 

Le confort intérieur et la consommation d’énergie destinée au chauffage des logements sont des sujets d’importance, renforcés par la période d’inflation et de crise écologique et énergétique que nous traversons. Dans ce contexte, les « correcteurs thermiques » deviennent des alliés de choix ! Voici un tutoriel complet pour vous permettre de vous approprier la mise en œuvre d’une correction thermique en chaux-chanvre.

Qu’est ce qu’une correction thermique ?

Réaliser une correction thermique sur un mur consiste à appliquer un enduit allégé composé de granulats minéraux et / ou végétaux. Cette technique a l’avantage d’engager des chantier relativement simples et rapides à l’échelle d’une pièce.

La correction thermique ne doit pas être confondue avec l’isolation thermique. Ces deux procédés ont pour but d’améliorer le confort intérieur des habitations, cependant l’épaisseur et la capacité isolante de la correction thermique est plus faible que celle d’une isolation thermique. 

Pourquoi réaliser une correction thermique ?

La mise en œuvre d’une correction thermique permet d’améliorer le confort intérieur d’une habitation.

Premièrement, cette dernière renforce l’isolation du mur : dans le cas du chaux-chanvre une épaisseur de 6 cm permet par exemple de diviser par 3 le coefficient de transmission thermique U. Ensuite, la correction thermique élimine l’effet de « paroi froide« . Enfin, le mélange chaux-chanvre agit comme un excellent régulateur d’humidité : l’assèchement de l’air participe à réduire la sensation de froid.

Tous ces aspects facilitent et encouragent les habitants à baisser le chauffage. Cela se traduira, à terme, par une économie plus ou moins importante d’énergie (et d’argent). La dimension esthétique des corrections thermiques en chaux-chanvre peut également être mise en avant.

De quoi a-t-on besoin pour ce chantier ?

Les outils :

Truelles, lisseuse (flamande), règles de plâtrier, taloche, bouclier, malaxeur électrique et  bétonnière

Le matériel de protection :

Casque, gants, masque, lunettes, vêtements et chaussures adaptés

Les matériaux :

  • Chaux
  • Chènevotte labellisée

=> le couple chaux / chènevotte doit être validé et conforme aux règles professionnelles de la construction chanvre

  • Sable (granulométrie 0-4 mm)

Comment préparer le mur avant la pose ?

(1) Si des remontées capillaires sont visibles à la base du mur, le problème doit être impérativement traité avant la pose de l’enduit. La mise en place d’un hérisson ventilé est par exemple conseillée.

(2) L’ancien revêtement est retiré par piquage, puis le mur d’origine remis à nu est dépoussiéré.

(3) L’ensemble des surfaces adjacentes (exemples : linteaux de portes et de fenêtres) sont protégées et les gaines électriques fermées avec de l’adhésif puis fixées à la paroi. La position des boitiers électriques doit être adaptée à l’épaisseur finale de la correction thermique.

(4) Après mise à nu et nettoyage, le mur est mouillé avec de l’eau contenant une faible quantité de chaux. Cette étape permettra de faciliter l’accroche du gobetis.

(5) Un gobetis chaux-sable est préparé puis mis en œuvre la veille ou juste avant la pose. L’épaisseur du gobetis varie de 2 à 5 mm en fonction de la taille des grains de sable. On utilise 1 volume de chaux pour 2 à 2.5 volumes de sable.

Le rôle du gobetis est principalement de faciliter la liaison entre le mur et le doublage chaux-chanvre. Il n’est pas indispensable dans le cas où la maçonnerie d’origine présente beaucoup de reliefs non pulvérulents (= friable, réductible à l’état de poudre).

 

Comment se déroule la mise en œuvre ?

 

(1) Le mélange chènevotte, chaux et eau est préparé conformément aux règles professionnelles de la construction chanvre. Dans la bétonnière on introduit dans un premier temps l’eau puis la chaux. Une fois le mélange homogène on introduit la chènevotte.

(2) On applique une première couche grossière d’environ 3 cm avec une truelle et une taloche. Cette couche ne sera ni retravaillée, ni dressée, ni aplatie pour éviter tout décollage de la deuxième couche.

(3) Le lendemain au plus tôt, on applique une deuxième couche du même mélange, projeté à la truelle. L’épaisseur totale des deux couches doit être d’environ 6 cm.

(4) Après une courte attente on retravaille la surface et rebouche les trous à l’aide d’une lisseuse et d’une règle de plâtrier jusqu’à l’obtention du rendu final souhaité.

(5) Le temps de séchage est d’au moins 2 mois pour 6 cm d’épaisseur. La pièce doit être tenue hors gel et bien ventilée!

REBAt Bio : des vidéos au service de la réhabilitation énergétique !

Le projet REBAt Bio (Réhabilitation Énergétique du Bâti Ancien avec des matériaux Biosourcés) réunit un ensemble d’outils pédagogiques. Plusieurs vidéos YouTube libres d’accès ont ainsi été réalisées et postées depuis 2019. Les acteurs porteurs de ce projet sont : Envirobat Centre, PNR de la Brenne, CAUE Loir et Cher, DREAL Centre-Val de Loire

Cet article est en partie inspiré du contenu vidéo disponible sur leur chaine Youtube : Réaliser une correction thermique par enduit Chaux-Chanvre – YouTube

 

crédit illustrations : Léa Rinino

 

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