Le torchis : définition et utilisations

Le torchis est un matériau de construction constitué de terre crue, de fibres et d’eau.
Il est utilisé depuis des siècles en tant que matériau de remplissage dans les bâtiments et maisons à pans de bois.

 

Le torchis, un matériau à base de terre crue

Le torchis est un matériau dit de terre crue.

Assimilé à un béton naturel, le torchis est un mélange de terre argilo-limoneuse, de fibres végétales (le plus souvent de la paille hachée) ou animales et d’eau.

Il existe différents types de torchis, sa composition varie d’une région à l’autre et même d’une pratique individuelle à l’autre.

Ce mortier composé de terre grasse et de paille coupée est préparé par malaxage manuel, mécanique ou bien encore par piétinement avant d’être mis en œuvre.

Voir ici pour plus de précisions sur les constituants de ce matériau.

 

définition du torchis

Le torchis est fait d’une matrice plastique terre et de renforts fibres végétales. Il possède des qualités d’ isolant thermique, d’ isolant phonique et d’ inertie thermique.

 

La technique traditionnelle de construction des murs à pan de bois et torchis

Le torchis est mis en place en tant que matériau de remplissage d’une structure porteuse en bois que l’on appelle mur à pan de bois ou colombage.

À l’inverse de la bauge et du pisé utilisés pour faire des murs monolithes, il n’a pas de rôle porteur.

Il sert au remplissage de la structure en bois et possède des capacité d’isolation thermique et phonique. C’est cette l’ossature bois qui a pour rôle de supporter les descentes de charges de l’ouvrage.

 

mur en torchis

Maison en colombages.

 

Voici les étapes de réalisation :

  • Afin de porter le torchis, on réalise une structure support entre les poteaux de bois, également appelée structure d’accroche ou lattis.
    Le lattis est composé de morceaux de bois qui peuvent être lattés, barreaudés ou tressés selon les régions.
  • On procède ensuite à la préparation du mélange : la terre argileuse humide est placée au sol, puis les fibres (produits secs) sont répandues en surface et incorporées par foulage humain ou animal.
  • Le matériau ensuite appliqué sur le lattis selon différentes techniques (voir ici pour plus d’informations) :
    • Par plaquage : on vient plaquer et lisser le torchis manuellement voire avec plattoir (ou plattoire, appelé un littré), qui est un outil utilisé par les maçons ayant la forme d’une longue palette munie d’un manche recourbé.
    • Par façonnage de mèches : on confectionne des boudins, aussi appelés « torches » (d’où le nom de torchis et le verbe torcher). On pose ces torches à cheval sur le lattis en les plaquant.
    • Par façonnage de boules.

 

 

Le torchis, du passé à l’avenir

Il apparait vraisemblablement au Néolithique, où l’on note les premières constructions à ossature de bois et remplissage de terre.

Par la suite, dans nos régions ouest européennes, l’habitat gaulois était majoritairement composé de pan de bois et torchis.

Idem pour les cités du Moyen Age, dont beaucoup possèdent encore des bâtiments en torchis-colombage toujours debout.

A la fin du Moyen Age, ce mode constructif va connaître une grande expansion du fait de l’évolution des techniques de charpente.

L’habitat à pans de bois et torchis sera celui des citadins et des ruraux jusqu’à la première moitié du XXe siècle.

Le torchis colombage est ensuite tombé en désuétude, bien qu’ayant davantage perduré dans les campagnes (maisons paysannes).

En effet, avec l’apparition du four à feu continu, en 1858, et le progrès des transports, l’utilisation de la brique se développe, aux dépens du torchis. Il cesse d’être utilisé après la Guerre 39-45. La Reconstruction privilégie alors l’utilisation de la brique plus rapide et moins coûteuse à fabriquer.

Tout cela a accéléré la perte du savoir-faire et accentué la disparition des maisons en torchis.

Ainsi le torchis-colombage est ancré dans notre histoire et fait partie intégrante de notre patrimoine rural.

La technique du torchis retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse du fait qu’elle soit au centre des aspirations du développement durable.

On assiste effectivement à un regain d’intérêt pour la sauvegarde et la rénovation dans le monde entier de constructions anciennes en torchis.

 

 

 

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