Le terme de « terre allégée » est encore peu connu dans le secteur de la construction. Pourtant, cette technique développée au 20e siècle offre de belles perspectives, tant en termes de performances thermiques que d’utilisation des ressources locales.
Alors, qu’est-ce qui se cache derrière ce terme et comment utiliser cette technique en neuf et en rénovation ?
1. Définition de la terre allégée
La terre allégée est une technique d’isolation thermique et phonique non porteuse.
Dérivée du torchis (voir notre article sur le torchis), elle a été développée en Allemagne après la 1ère guerre mondiale.
Pourquoi « allégée » ? Car la terre est mélangée à des fibres végétales ou granulats végétaux dans une proportion plus ou moins grande, afin d’obtenir :
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une masse volumique plus faible que celle de la terre seule : le mélange est plus léger.
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une résistance thermique plus importante : le mélange a des propriétés isolantes grâce aux fibres.
Les fibres constituent ainsi le squelette du mélange, et la terre sert de liant. Un des mélanges le plus connu est le mélange terre-paille.
Comment construire en terre allégée ? La terre allégée est utilisée pour réaliser des cloisons intérieures, remplir des structures porteuses comme des ossatures bois, ou réaliser une isolation ou une correction thermique sur des murs porteurs anciens.
Cette technique présente de nombreux avantages comme la garantie de parois isolantes et respirantes, des matériaux naturels et sains, ou encore un faible coût économique des matériaux.
Le Guide de Bonnes Pratiques de la terre crue définit la terre allégée comme “tout procédé non porteur coffré composé d’une matrice argileuse enrobant des granulats végétaux ou minéraux, ayant généralement une densité sèche allant de de 200 à 1200 kg/m3, mis en oeuvre à l’état humide (coffrage perdu ou non, application manuelle à la truelle ou par projection mécanisée) ou sec (préfabrication).”
2. La densité de la terre allégée et ses propriétés
La terre allégée va avoir une densité sèche entre 200kg/m3 et 1200kg/m3 environ.
On peut faire varier cette densité en fonction de ce que l’on souhaite obtenir :
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Les faibles densités sont plus isolantes et garantissent un très bon confort d’hiver et un bon confort d’été.
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Les densités plus importantes garantissent un bon confort d’hiver et un très bon confort d’été, car elles ont une meilleure capacité de stockage et de déphasage.
Exemple :
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200kg/m3 = le plus isolant – meilleur confort d’hiver
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1200 kg/m3 (environ la densité d’un torchis léger) = le plus d’inertie (capacité de stockage /déphasage ) – meilleur confort été
3. La mise en oeuvre de la terre allégée
La terre est utilisée sous forme de « barbotine » (état liquide). Il est important de tamiser la terre au préalable pour que les éléments les plus fins soient majoritaires : silts/limons et argiles.
En théorie, toutes les terres un peu argileuses conviennent. Pour savoir comment tester la terre à disposition, se référer à notre article concernant les essais terrain.
Les fibres sont ensuite mélangées à la barbotine pour être totalement enrobées. Après un temps d’égouttage et de repos nécessaire, le mélange est mis en oeuvre à l’état humide. Il existe différentes techniques de mise en oeuvre :
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par application manuelle à la truelle,
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par projection mécanisée,
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dans des coffrages perdus ou des banches (= technique banchée),
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ou encore dans des moules pour former des petits éléments préfabriqués mis en oeuvre ensuite à l’état sec (= technique préfabriquée).
La mise en oeuvre peut tout à fait se prêter à des chantiers participatifs.
En fonction du type de mise en oeuvre, du climat, et de l’ouvrage réalisé (isolation sur mur extérieur, cloisonnement intérieur, remplissage d’une structure porteuse, …), l’épaisseur du mélange peut être compris entre 5 et 40cm.
Après un séchage de plusieurs semaines, l’application d’un revêtement de protection est nécessaire :
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bardage ventilé et enduit chaux pour des murs exposés aux pluies battantes,
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enduit chaux pour des murs exposés à de l’eau projetée,
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ou encore enduit terre en intérieur.
4. Précautions et réglementation
Le « Guide de Bonnes Pratiques de la terre allégée » est une mine d’informations. Il présente l’état des connaissances sur les pratiques et les mises en œuvre diverses, reconnues et validées par les praticiens du bâtiment.
Les « Guides de bonnes pratiques de la construction en terre crue » sont des documents normatifs qui constituent une référence pour l’ensemble des professionnels concernés directement ou indirectement par le bâtiment.
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